La Sonicblast d’Asics : quand la vitesse rencontre le rebond

L’année 2025 marque l’arrivée d’un nouveau membre dans la célèbre famille « Blast » d’Asics. Après le succès retentissant de la Novablast et de la Superblast, la marque japonaise frappe fort avec la Sonicblast, une chaussure qui ambitionne de combler un vide dans leur gamme. Positionnée entre la polyvalence confortable de la Novablast et l’orientation racing de la Superblast, cette nouvelle venue promet de devenir le super-trainer plaqué que de nombreux coureurs attendaient.

La promesse est alléchante : une chaussure capable d’encaisser les séances tempo comme les sorties longues, tout en conservant un poids plume et une réactivité digne des meilleures chaussures de vitesse. Avec son architecture innovante mêlant nouvelles mousses et plaque en Pebax, la Sonicblast peut-elle vraiment tenir ses promesses de vitesse sonique ? C’est ce que nous avons voulu vérifier après 150 kilomètres de test intensif.

Une architecture innovante au service de la performance

La Sonicblast ne se contente pas de reprendre la recette de ses grandes sœurs. Asics a développé une technologie inédite qui fait de cette chaussure un modèle à part entière dans l’écosystème de la marque.

FF Turbo² : la nouvelle arme secrète d’Asics

Au cœur de la Sonicblast se trouve la toute nouvelle mousse FF Turbo², un composé ATPU qui fait ses débuts sur ce modèle. Contrairement à la mousse FF Turbo Leap que l’on retrouve dans les chaussures de compétition racing d’Asics, cette version est spécifiquement calibrée pour l’entraînement. Elle offre un compromis intelligent entre rebond, légèreté et durabilité. La mousse est positionnée en couche supérieure, directement sous la semelle de propreté, pour maximiser le contact avec le pied et offrir une sensation de réactivité immédiate à chaque foulée.

Cette mousse se distingue par sa capacité à restituer l’énergie tout en conservant une certaine fermeté qui rassure lors des changements de direction et des accélérations. Asics a fait le choix d’une densité légèrement plus élevée que sur la Megablast, sa sœur jumelle, ce qui confère à la Sonicblast un caractère plus dynamique et moins « marshmallow ».

L’Astroplate en Pebax : le moteur de propulsion

Entre les deux couches de mousse se niche l’Astroplate, une plaque de trois-quarts de longueur en Pebax qui constitue le véritable moteur de propulsion de la chaussure. Le choix du Pebax plutôt que de la fibre de carbone n’est pas anodin. Ce matériau thermoplastique offre une flexibilité supérieure tout en conservant d’excellentes propriétés de retour d’énergie.

La plaque présente un design astucieux en forme de cuillère au niveau de l’avant-pied, créant ainsi un rocker dynamique qui facilite la transition et encourage une propulsion naturelle. Cette géométrie permet à la chaussure de rouler efficacement sans forcer le geste, un atout précieux lors des longues sorties où chaque économie d’énergie compte.

Une semelle double densité pensée pour la polyvalence

La face cachée de cette architecture, c’est la couche inférieure en FF Blast Max, la même mousse que celle utilisée dans la Novablast 5. Ce choix n’est pas un hasard. Cette mousse éprouvée apporte une base stable et confortable qui contrebalance la fermeté de la FF Turbo² située au-dessus. L’ensemble crée un effet de sandwich intelligent où chaque matériau joue son rôle : la FF Blast Max absorbe les chocs et stabilise l’ensemble, la plaque restitue l’énergie, et la FF Turbo² offre le dynamisme en surface.

Avec un stack de 46mm au talon et 38mm à l’avant-pied, la Sonicblast affiche un drop de 8mm qui conviendra à la majorité des coureurs. Cette hauteur généreuse procure un bon amorti sans pour autant verser dans l’excès, et la structure reste étonnamment stable malgré l’élévation.

Les finitions qui font la différence

Au-delà de la semelle intermédiaire, Asics a soigné chaque détail. La semelle extérieure utilise le composé AsicsGrip, un caoutchouc propriétaire reconnu pour son excellent compromis entre adhérence et résistance à l’usure. La couverture n’est pas totale, laissant apparaître des zones de mousse exposée, mais le placement stratégique du caoutchouc assure une accroche efficace sur toutes les surfaces routières.

La tige en mesh technique mise sur la légèreté et la respirabilité. Le tissage jacquard offre un maintien ciblé aux endroits stratégiques tout en préservant une ventilation optimale. Le résultat sur la balance est impressionnant : seulement 255 grammes pour une taille 42homme, un poids plume pour une chaussure dotée d’un tel stack et d’une plaque de propulsion.

Premier contact : légèreté et dynamisme au rendez-vous

Le déballage de la Sonicblast révèle une esthétique épurée qui tranche avec certains designs plus agressifs de la concurrence. La version crème et bleu délavé testée affiche une élégance discrète qui plaira aux coureurs cherchant une chaussure versatile, aussi bien pour l’entraînement que pour le quotidien.

Dès le premier enfilage, la sensation est particulière. Le step-in feel dévoile immédiatement la fermeté de l’ensemble, une caractéristique qui pourrait surprendre ceux habitués au moelleux de la Novablast. Mais cette fermeté n’a rien de désagréable, elle est au contraire très engageante, comme une invitation à accélérer. Le pied se sent bien maintenu sans compression excessive, et le volume du chausson s’avère bien calibré.

Les premiers tours de piste confirment cette première impression. La réactivité à l’avant-pied saute aux yeux, ou plutôt aux pieds. Chaque impulsion génère une réponse vive de la plaque, et le rocker facilite naturellement la transition. L’impression de légèreté est réelle malgré le stack généreux, et on sent rapidement que cette chaussure n’est pas faite pour traîner. Elle donne envie de pousser, d’accélérer, de jouer avec les allures.

Cette première expérience valide les attentes initiales : la Sonicblast se positionne clairement comme une chaussure orientée performance tout en conservant assez de confort pour des sorties longues. Le challenge sera de voir si cette polyvalence se confirme au fil des kilomètres.

Asics Sonicblast : le test

Conditions de test et protocole

Pour évaluer réellement le potentiel de la Sonicblast, nous l’avons soumise à un protocole de test rigoureux sur environ 150 kilomètres. L’objectif était de la confronter à toutes les situations qu’un coureur régulier peut rencontrer dans son entraînement.

Le panel de séances incluait des sorties longues allant de 15 à 25 kilomètres à différentes allures, des séances tempo au seuil avec des fractions de 3 à 8 kilomètres, ainsi que des fractionnés courts de type 400m et 1000m. Les terrains variés comprenaient principalement de l’asphalte et de la route, avec quelques incursions sur chemins stabilisés pour tester la polyvalence. Les conditions météo ont oscillé entre beau temps sec, passages pluvieux et même quelques sorties matinales sous la rosée.

Un point important à noter : la chaussure nécessite une période de rodage d’environ 20 kilomètres. Les premières sorties ne sont clairement pas représentatives du potentiel réel de la Sonicblast. Les différentes couches de mousse et la plaque ont besoin de se tasser et de trouver leur point d’équilibre. Une fois ce cap passé, la chaussure se révèle vraiment.

Maintien et confort : un équilibre réussi

Le maintien constitue l’un des points forts de la Sonicblast. La tige offre un enveloppement progressif qui sécurise le pied sans jamais le comprimer. Le système de laçage plat et élastique permet d’ajuster finement la tension, et une fois bien serrée, la chaussure ne bouge plus d’un millimètre.

La stabilité latérale impressionne compte tenu du stack de 46mm. On ne ressent aucune sensation d’instabilité, même lors des virages serrés ou des changements de rythme brutaux. La largeur de la semelle et la fermeté relative de l’ensemble contribuent à cette belle assurance. Les coureurs qui craignent les chaussures hautes seront rassurés.

Concernant le confort, le col et le talon bénéficient d’un rembourrage généreux qui prévient les irritations. Cependant, attention : certains testeurs ont signalé des risques de frottements au niveau du contrefort lors des premières utilisations. Un laçage soigné et l’utilisation de chaussettes adaptées permettent généralement d’éviter ce problème. Après la phase de rodage, ces désagréments tendent à disparaître.

La respirabilité se montre excellente, même lors des sorties longues estivales. Le mesh technique évacue efficacement l’humidité, et on ne ressent jamais de sensation d’échauffement excessif. Les pieds restent au sec et confortables, même après deux heures de course.

Dynamique et amorti : le cœur du sujet

C’est ici que la Sonicblast révèle sa véritable personnalité. La sensation de rebond à l’avant-pied constitue le point d’orgue de l’expérience. La combinaison FF Turbo² et Astroplate génère un retour d’énergie franc et une vivacité réjouissante. Chaque appui se transforme en propulsion, créant une dynamique addictive qui encourage naturellement à maintenir un bon rythme.

La réactivité de la plaque en Pebax se fait sentir dès qu’on dépasse les allures d’endurance fondamentale. Elle apporte ce petit supplément de pop qui fait la différence sur les séances tempo, sans pour autant donner une sensation de rigidité désagréable comme peuvent le faire certaines plaques carbone trop raides.

L’amorti se caractérise par sa fermeté engageante. Ce n’est clairement pas le moelleux d’une chaussure maximaliste pure. La Sonicblast offre plutôt un compromis entre protection et sensation de route. On sent ce qui se passe sous le pied tout en bénéficiant d’une absorption suffisante des chocs. Cette approche plaira aux coureurs qui recherchent du feedback et une connexion avec le sol.

La transition talon-pointe bénéficie du rocker bien pensé. Le déroulé s’effectue naturellement, sans effort conscient, et la propulsion à l’avant-pied se déclenche instinctivement. Cette fluidité contribue grandement à l’efficacité de la foulée, particulièrement appréciable sur les longues distances.

Le retour d’énergie varie selon les allures. En footing lent, la chaussure peut sembler un peu trop ferme et ne restitue pas pleinement son potentiel. C’est à partir d’allures marathon et au-delà que tout s’enclenche. La plaque s’active, les mousses répondent mieux, et l’ensemble prend tout son sens. La Sonicblast récompense les coureurs actifs et pénalise un peu ceux qui traînent des pieds.

Adhérence et durabilité

L’AsicsGrip remplit parfaitement son office sur toutes les surfaces testées. L’accroche sur asphalte sec se révèle excellente, procurant une belle confiance dans les virages et les relances. Sur route mouillée, la gomme conserve ses propriétés et ne décroche pas, même lors des freinages appuyés. Les quelques passages sur chemins stabilisés n’ont posé aucun problème, la semelle trouvant toujours suffisamment de grip.

Côté résistance à l’usure, les premiers 150 kilomètres sont encourageants. La semelle extérieure affiche certes quelques marques d’usure sur les zones d’attaque habituelles (bord externe du talon, avant-pied), mais l’abrasion reste limitée. Les zones de mousse exposée présentent quelques éraflures superficielles mais rien d’inquiétant. On peut raisonnablement espérer une durée de vie de 600 à 800 kilomètres selon le poids du coureur et son style de foulée.

Le caoutchouc haute abrasion utilisé par Asics fait vraiment la différence. Certaines chaussures plaquées s’usent prématurément, mais la Sonicblast semble partie pour durer. Un point rassurant pour l’investissement.

Performance en course : à quelle allure brille-t-elle ?

La Sonicblast présente une personnalité affirmée qui se révèle selon les allures. En footing récupération ou en endurance très lente, elle montre ses limites. La fermeté de l’ensemble et la présence de la plaque peuvent donner une impression de rigidité. Les coureurs cherchant un maximum de confort moelleux pour leurs sorties cool-down seront probablement déçus. Ce n’est tout simplement pas sa vocation.

Les choses changent radicalement dès qu’on attaque les allures marathon et semi-marathon. C’est ici que la Sonicblast excelle. La chaussure trouve son équilibre parfait, le retour d’énergie se fait sentir, et chaque kilomètre s’enchaîne avec une facilité déconcertante. Sur des sorties longues de 20 à 25 kilomètres à allure spécifique, elle se montre redoutablement efficace, conservant ses propriétés sans fléchir.

Les séances tempo au seuil constituent probablement son terrain de jeu favori. Sur des fractions de 3 à 8 kilomètres à intensité élevée, la Sonicblast se transforme. La plaque apporte le dynamisme nécessaire, les mousses répondent avec vivacité, et l’ensemble génère une sensation de vitesse grisante. Les chronos au poignet en témoignent : on court plus vite sans avoir l’impression de forcer davantage.

Sur fractionnés courts type 400m ou 1000m, elle reste performante sans pour autant égaler une vraie chaussure de piste. Elle manque du tranchant ultime des modèles racing purs, mais elle fait largement le job pour des séances de VMA en côte ou sur route. Son poids léger et sa réactivité permettent de maintenir des cadences élevées sans pénalité.

En synthèse, les allures de prédilection de la Sonicblast se situent entre le rythme marathon et le seuil anaérobie. C’est dans cette zone qu’elle déploie tout son potentiel et justifie pleinement sa conception.

La Sonicblast est-elle faite pour vous ?

Tous les coureurs ne tireront pas le même bénéfice de la Sonicblast. Cette chaussure s’adresse à un profil bien spécifique, même si sa polyvalence lui permet de convenir à une audience assez large.

Le coureur idéal pour cette chaussure est un pratiquant régulier qui enchaîne plusieurs sorties par semaine et qui aime varier les plaisirs. Il recherche un trainer polyvalent capable d’accompagner aussi bien une sortie longue du dimanche qu’une séance de fractionné du mercredi. Son niveau se situe généralement entre intermédiaire et confirmé, avec des chronos sur marathon inférieurs à 4h30, voire plutôt autour de 3h30 à 4h00. Ce coureur possède déjà une foulée dynamique et attaque naturellement au médio-pied ou à l’avant-pied.

Le poids du coureur joue également un rôle. La Sonicblast conviendra parfaitement aux gabarits légers à moyens, jusqu’à environ 75-80 kg. Au-delà, les coureurs plus lourds pourraient trouver l’amorti un peu juste pour les longues distances et auraient intérêt à se tourner vers des modèles plus cushionnés.

Les cas d’usage privilégiés incluent les séances tempo et au seuil, où la chaussure excelle vraiment. Elle brille également sur les sorties longues à allure marathon où son efficacité permet d’économiser de précieuses ressources. Pour les entraînements quotidiens variés, elle offre assez de polyvalence pour ne pas avoir à changer de paire à chaque sortie. Enfin, sur compétitions courtes de 10 km à semi-marathon, elle constitue une excellente option pour ceux qui ne veulent pas investir dans une chaussure de course dédiée.

En revanche, certains profils trouveront la Sonicblast inadaptée. Les gros coureurs cherchant un maximum d’amorti protecteur seront déçus par sa fermeté relative. Les adeptes du footing exclusivement lent n’exploiteront jamais le potentiel de la plaque et paieront pour des technologies qu’ils n’utiliseront pas. Ceux qui recherchent une vraie chaussure de compétition racing avec le tranchant ultime trouveront la Sonicblast trop polyvalente et pas assez affûtée. Enfin, les pronateurs marqués nécessitant un support spécifique devront se tourner vers des modèles stabilisés.

Ajustement et taillage : nos recommandations

La question du taillage mérite une attention particulière pour éviter les mauvaises surprises. Après avoir testé la Sonicblast et comparé avec d’autres retours, le constat est clair : elle taille normalement. Les coureurs peuvent commander leur pointure habituelle en toute confiance.

La largeur se situe dans un standard confortable. Ni trop étroite comme peuvent l’être certaines chaussures racing, ni trop large comme certains modèles trail, la Sonicblast trouve un juste milieu qui conviendra à la majorité des pieds. L’avant-pied offre suffisamment d’espace pour que les orteils puissent s’étaler naturellement sans être comprimés, tout en évitant la sensation de nager dans la chaussure.

La forme de l’avant-pied adopte une coupe anatomique qui respecte la morphologie naturelle du pied. Les coureurs aux pieds fins apprécieront le bon maintien sans serrage excessif, tandis que ceux aux pieds moyens trouveront un confort optimal. Seuls les pieds vraiment larges pourraient se sentir un peu à l’étroit, notamment après quelques dizaines de kilomètres quand le pied a tendance à gonfler.

Le volume du chausson se classe dans la moyenne, sans particularité notable. Il accueille confortablement un pied de volume standard avec une paire de chaussettes techniques classiques. Pour les sorties hivernales avec des chaussettes plus épaisses, prévoir éventuellement une demi-pointure supplémentaire peut s’avérer judicieux.

Notre recommandation est donc simple : prenez votre taille habituelle. Si vous chaussez du 42 dans la plupart des modèles de running, prenez du 42 en Sonicblast. Une petite astuce cependant pour les coureurs aux pieds larges : n’hésitez pas à monter d’une demi-pointure pour garantir un confort optimal, surtout si vous prévoyez des sorties longues de plus de deux heures.

Un dernier point concernant l’évolution du fit après rodage : la chaussure se fait légèrement, très légèrement, après les 20-30 premiers kilomètres. Le mesh s’assouplit un peu et épouse mieux le pied. Rien de dramatique, mais c’est bon à savoir pour ceux qui hésiteraient entre deux pointures.

Le bilan : ce qui fonctionne et ce qui coince

Après 150 kilomètres à mettre la Sonicblast à l’épreuve, il est temps de dresser un bilan objectif de ses forces et de ses faiblesses.

Les points forts : pourquoi on a craqué

La polyvalence impressionnante de la Sonicblast constitue sans doute son atout majeur. Capable d’encaisser du footing à allure raisonnable comme du tempo soutenu sans broncher, elle évite d’avoir à multiplier les paires dans son placard. Cette capacité à s’adapter à différents types d’entraînement tout en conservant ses qualités est suffisamment rare pour être soulignée.

Le rebond et la réactivité offerts par la combinaison FF Turbo² et Astroplate créent une expérience de course vraiment dynamique. On sent ce petit supplément d’énergie qui fait la différence sur les séances exigeantes, cette sensation de facilité qui permet de maintenir l’allure plus longtemps. Le dosage entre fermeté et réactivité est particulièrement bien trouvé.

La légèreté de seulement 255 grammes pour un stack de 46mm représente une véritable prouesse technique. Ce ratio poids/amorti/technologies place la Sonicblast parmi les références du moment. On profite d’une protection conséquente sans traîner des semelles de plomb, un équilibre qui se fait sentir dès les premiers kilomètres.

La stabilité rassurante malgré la hauteur importante mérite également d’être saluée. Aucune sensation d’instabilité ou de roulis excessif, même sur terrains légèrement irréguliers ou dans les virages serrés. Cette assurance permet de se concentrer sur sa course sans arrière-pensée, un confort mental non négligeable.

La durabilité apparente après 150 kilomètres laisse présager une belle longévité. La semelle résiste bien à l’usure, les renforts tiennent bon, et aucun signe de faiblesse prématurée n’est à déplorer. Un investissement qui semble parti pour tenir la distance.

Enfin, le rocker efficace facilite grandement les transitions et contribue à l’efficacité globale de la foulée. Le déroulé se fait naturellement, sans avoir à y penser, et la propulsion s’enclenche instinctivement. Cette fluidité participe grandement au plaisir de courir avec ces chaussures.

Les points faibles : les compromis à accepter

Aucune chaussure n’est parfaite, et la Sonicblast ne fait pas exception. Sa fermeté aux allures lentes constitue probablement sa principale limite. Les coureurs qui aiment traîner en endurance fondamentale pure trouveront la plaque et la densité des mousses un peu pénalisantes. Ce n’est pas une chaussure pour le footing pépère du dimanche matin, il faut l’accepter.

Le rodage nécessaire d’une vingtaine de kilomètres peut frustrer ceux qui veulent des sensations optimales dès la première sortie. Les premières utilisations ne rendent pas justice au potentiel réel de la chaussure, et il faut faire preuve de patience avant que tout se mette en place. Certains coureurs pourraient être tentés de la ranger au placard avant d’avoir donné sa chance à la Sonicblast.

Le risque de frottements au talon signalé par plusieurs testeurs mérite une vigilance particulière. Un bon laçage et des chaussettes adaptées permettent généralement d’éviter le problème, mais mieux vaut le savoir avant d’attaquer un long footing et de finir avec des ampoules. Les premières sorties demandent une attention spécifique à ce niveau.

L’identité entre deux eaux peut également être vue comme une faiblesse. Ni vrai daily trainer plush comme une Novablast, ni vraie chaussure de vitesse tranchante comme une racing flat, la Sonicblast joue la carte de la polyvalence. Certains puristes préféreront des chaussures plus spécialisées, vraiment excellentes dans un domaine plutôt que bonnes partout.

Enfin, la Sonicblast n’est pas idéale pour tous les profils. Elle demande un minimum de dynamisme dans la foulée et une certaine technique de course pour être pleinement exploitée. Les débutants ou les coureurs à la foulée très posée n’en tireront probablement pas le meilleur parti et pourraient même la trouver inconfortable.

Vs la génération précédente : du nouveau ou du réchauffé ?

La situation est particulière pour la Sonicblast puisqu’il s’agit d’un modèle totalement nouveau sans version précédente directe. Lancée en 2025, elle inaugure une nouvelle lignée dans la famille Blast d’Asics. Il n’y a donc pas de Sonicblast 1 à comparer avec une hypothétique Sonicblast 2.

Cependant, on peut établir une filiation évidente avec la Novablast, dont la Sonicblast s’inspire clairement tout en adoptant une philosophie différente. Si la Novablast représente le trainer confort polyvalent par excellence, la Sonicblast en propose une version musclée, affûtée pour la vitesse.

Les principales différences avec la Novablast 5 sont significatives. L’ajout de l’Astroplate en Pebax change radicalement le comportement de la chaussure en apportant du dynamisme et de la propulsion. La couche de mousse FF Turbo² en partie supérieure remplace le FF Blast Max unique de la Novablast, créant une architecture en sandwich qui favorise la réactivité. L’orientation générale penche clairement plus vers la vitesse que vers le confort pur, avec une fermeté plus marquée. Enfin, le stack et le rocker ont été retravaillés pour optimiser les transitions et encourager un rythme soutenu.

La Sonicblast ne vient donc pas remplacer la Novablast mais plutôt la compléter en ciblant un usage différent. Là où la Novablast excelle en polyvalence tranquille et en confort pour toutes les allures, la Sonicblast brille sur les séances exigeantes et les sorties à rythme élevé.

Concernant l’avenir, on peut légitimement se demander si Asics développera une Sonicblast 2 dans les années à venir. Si le modèle rencontre le succès escompté, il est probable que la marque fasse évoluer la formule en affinant les mousses, peut-être en travaillant sur le poids, ou en ajustant la géométrie de la plaque. L’évolution logique pourrait également inclure une amélioration du confort du col pour éliminer définitivement les risques de frottement. Mais pour l’instant, cette première génération pose déjà de solides fondations.

Face à la concurrence : comment se positionne la Sonicblast ?

Le marché des super-trainers plaqués est devenu ultra-compétitif ces dernières années. Chaque marque propose désormais son ou ses modèles dans cette catégorie, et la Sonicblast doit se faire une place face à des références établies.

Sonicblast vs Asics Novablast 5

La Novablast 5 reste le daily trainer confort par excellence de la gamme Asics, avec son FF Blast Max en pleine semelle qui offre un toucher moelleux et rebondissant. C’est la chaussure du quotidien, celle qu’on enfile pour n’importe quelle sortie sans se poser de questions. La Sonicblast ajoute une dimension vitesse grâce à sa plaque Astroplate et sa mousse FF Turbo², la rendant plus ferme mais aussi plus réactive et plus affûtée pour les allures rapides. Si vous voulez du moelleux pour tous les jours et que vous privilégiez le confort avant tout, restez sur la Novablast. Si vous cherchez à pimenter vos séances tempo et que vous aimez la sensation de vitesse, la Sonicblast est faite pour vous. Ce ne sont pas des concurrentes mais des complémentaires, chacune excellant dans son domaine.

Sonicblast vs New Balance SC Trainer v3

Le SC Trainer v3 joue dans la même cour avec sa plaque et son orientation super-trainer, mais avec une approche radicalement différente. La New Balance mise sur une plaque carbone courbée et une mousse FuelCell très rebondissante, offrant plus de pop dynamique en course et une sensation de propulsion maximale. Le SC Trainer adopte un caractère plus racing, plus tranchant, plus orienté vers la performance pure. La Sonicblast est légèrement plus stable et plus polyvalente dans son utilisation quotidienne, conservant plus de confort sur les allures moyennes, tandis que le SC Trainer penche davantage vers les séances de qualité et la compétition. Question de préférence personnelle : tranchant et affûté chez New Balance, équilibré et polyvalent chez Asics.

Sonicblast vs Hoka Mach X 3

La Mach X 3 de Hoka partage l’idée d’un super-trainer plaqué accessible à un large public, avec une plaque carbone et la fameuse mousse PEBA de la marque. Là où Hoka mise sur un maximum d’amorti avec un stack qui dépasse allègrement les 50mm et un rocker très agressif type bascule, Asics propose une chaussure plus basse avec ses 46mm, plus directe dans les sensations et plus stable grâce à sa base élargie. La Mach X sera préférée pour les très longues distances à allure modérée où son amorti généreux protège efficacement, tandis que la Sonicblast brillera sur les séances tempo exigeantes et les sorties nécessitant plus de précision et de contrôle. Deux philosophies différentes pour des usages qui se chevauchent partiellement.

Notre verdict : la Sonicblast tient-elle ses promesses ?

Après avoir parcouru 150 kilomètres dans tous types de conditions et sur toutes sortes de séances, le verdict est clair : la Sonicblast représente une vraie réussite dans l’ensemble. Asics a réussi son pari de créer un super-trainer polyvalent qui ne sacrifie ni la vitesse ni le confort sur l’autel de la polyvalence.

La chaussure remplit parfaitement son rôle de trainer orienté performance capable d’accompagner aussi bien les sorties longues à allure spécifique que les séances tempo intenses. Elle apporte ce supplément de dynamisme et de réactivité qui manquait à la Novablast pour les coureurs cherchant à travailler la vitesse, tout en conservant assez de confort et de protection pour ne pas se limiter aux seules séances de qualité.

Les points de vigilance restent la période de rodage nécessaire et les possibles frottements au talon lors des premières utilisations. Il faut accepter de passer les 20 premiers kilomètres avant de vraiment juger la chaussure, et faire attention au laçage pour éviter les mauvaises surprises. Une fois ces écueils passés, la Sonicblast révèle tout son potentiel.

Le rapport qualité équipement s’avère excellent. Pour le tarif pratiqué, on obtient des technologies de pointe avec la mousse FF Turbo² et l’Astroplate en Pebax, un poids très contenu, et une polyvalence d’usage remarquable. La durabilité apparente laisse présager un bon kilométrage total, ce qui améliore encore l’équation.

Pour qui est-ce un excellent choix ? Les coureurs intermédiaires à confirmés qui enchaînent plusieurs séances hebdomadaires incluant du travail au seuil, qui aiment varier les plaisirs sans multiplier les paires de chaussures, et qui recherchent une sensation de vitesse et de dynamisme. Les coureurs légers à moyens y trouveront leur compte, particulièrement ceux qui privilégient la réactivité au confort moelleux.

Pour qui faut-il plutôt regarder ailleurs ? Les débutants ou coureurs très lourds qui ont besoin de plus d’amorti protecteur. Les adeptes du footing exclusivement lent qui ne solliciteront jamais le potentiel de la plaque. Ceux qui veulent une vraie chaussure de compétition avec le tranchant ultime pour leurs courses importantes. Et enfin les coureurs nécessitant un support de stabilité spécifique.

Si nous devions résumer notre expérience, la Sonicblast incarne ce que devrait être un super-trainer moderne : légère, dynamique, polyvalente sans être fade, performante sans être inconfortable. Elle ne révolutionnera pas le monde du running, mais elle apporte une réponse convaincante à un besoin réel du marché.

Notre recommandation d’achat est donc positive pour les profils correspondant au cahier des charges. Si vous cherchez une chaussure capable de tout faire de l’endurance active au tempo intense, que vous appréciez les sensations réactives et que votre foulée est plutôt dynamique, foncez. La Sonicblast mérite sa place dans votre rotation et pourrait bien devenir votre chaussure fétiche pour les séances exigeantes.