Les Barkley Marathons de 2024 ont été l’édition la plus historique de toute son histoire. Paris est devenue la première femme à conquérir les infâmes Barkley Marathons, un ultra-marathon éreintant connu sous le nom de « La Course qui mange ses jeunes ». Avec moins de deux minutes de réserve dans la limite redoutée de 60 heures, Paris a achevé le parcours punitif de 100 kms.
Avant l’exploit de Paris, seulement 17 individus — tous des hommes — avaient franchi la ligne d’arrivée de cette course brutale. C’est un test d’endurance physique et mentale extrême, avec des changements d’altitude équivalents à escalader le Mont Everest deux fois depuis le niveau de la mer.
Paris, mère de deux enfants, vétérinaire pour petits animaux et chercheuse scientifique britannique, avait déjà marqué l’histoire en terminant quatre des cinq boucles de 20 miles plus tôt dans la course — un exploit qu’aucune femme n’avait réalisé auparavant. Cependant, une boucle restait. Atteindre la boucle finale est un exploit rare, avec seulement quelques coureurs avançant chaque année, parfois aucun. Ces coureurs alternent entre les boucles dans le sens des aiguilles d’une montre et anti-horaire pour éviter de courir ensemble.
Alors que l’itinéraire dans le sens des aiguilles d’une montre était légèrement moins difficile, seul le premier coureur avait le privilège de le choisir — cette année, c’était Ihor Verys, le vainqueur final. Campbell, un Américain avec un record sans égal au Barkley, est arrivé au camp inter-boucles avec une avance de près de 10 minutes sur Paris.
Conscient que maintenir son avance lui garantirait l’itinéraire privilégié dans le sens des aiguilles d’une montre, Campbell a fait preuve d’un esprit sportif remarquable en semblant offrir à Paris le choix, un acte qui aurait pu être juste ce dont elle avait besoin pour compléter cette boucle historique cinquième.
Plutôt que de se confronter l’un à l’autre, c’est une lutte collective contre le parcours impitoyable de la course. Campbell a pris la direction la plus difficile malgré le fait qu’il avait lui-même un record en jeu. Lors des Barkley Marathons de cette année, Campbell cherchait à sécuriser une quatrième arrivée historique, un nombre qu’aucun autre coureur n’a jamais atteint.
Le sacrifice de Campbell, cependant, ne l’a pas empêché. Il a quand même réussi à revendiquer sa quatrième arrivée après avoir complété les 100 miles éreintants en 59:30:32.
Malgré les enjeux personnels, Campbell savait qu’une histoire plus grande était en jeu pour Paris et incarnait véritablement l’esprit de l’ultrarunning. Ils auraient pu être compétiteurs mais, au final, souffraient tous ensemble.